UNE QUESTION ? Contactez-nous gratuitement
Dans quel type de logement résidez-vous ?
Ombrières photovoltaïques agricoles : de quoi s’agit-il exactement ?
Notons avant tout qu’il existe plusieurs types d’ombrières photovoltaïques qui se différencient par leurs fonctions. Les plus connus actuellement restent les ombrières photovoltaïques pour parkings, et celles utilisées dans le domaine agricole, sur lesquelles nous allons nous concentrer dans cet article.
Une ombrière photovoltaïque agricole, aussi appelée ombrière agrivoltaïque, est une structure surélevée équipée de panneaux solaires photovoltaïques raccordés entre eux. Ces derniers ont pour rôle d’abriter les cultures et de produire de l’électricité gratuite.
Les ombrières agrivoltaïques sont particulièrement bien adaptées pour répondre aux enjeux des grands groupes agricoles ; mais elles s’adressent également aux particuliers qui disposent de vastes surfaces agricoles.
Ombrière photovoltaïque agricole : quel principe de fonctionnement ?
L’ombrière photovoltaïque agricole fonctionne sur le même principe qu’un panneau solaire photovoltaïque classique. L’ombrière capte les rayons du soleil, à partir desquels elle produit de l’électricité sous forme de courant continu.
Ce courant continu est acheminé jusqu’à l’onduleur, le dispositif associé aux panneaux qui permet de convertir le courant continu en courant alternatif, celui que l’on utilise dans nos logements.
Il est ensuite possible d’utiliser cette électricité ou de la revendre, comme pour les panneaux solaires.
Quels sont les avantages et inconvénients ?
Voyons ensemble les avantages et inconvénients de l’ombrière photovoltaïque agricole.
Protéger et améliorer le rendement des cultures
Le premier avantage de l’ombrière photovoltaïque est, comme son nom l’indique, de créer une zone d’ombre pour abriter les animaux d’élevage et les cultures d’un excès d’ensoleillement et des intempéries.
Cet avantage peut ainsi permettre d’améliorer le rendement et la qualité des cultures, notamment en les protégeant des dégâts de la grêle, du gel et des fortes chaleurs et en réduisant les besoins en irrigation.
D’ailleurs, contrairement aux idées reçues, les ombrières photovoltaïques ne perturbent pas le développement des exploitations agricoles ; à condition, bien sûr, que le projet soit bien paramétré.
Certains modèles d’ombrières sont notamment munis de poteaux ou de portiques amovibles qui permettent de modifier la position des panneaux selon la configuration de l’exploitation. D’autres permettent de récupérer les eaux de pluie pour arroser les champs. C’est notamment ce que propose le groupe Colibri Solar.
Faire baisser les factures d’électricité
Comme vu précédemment, les ombrières photovoltaïques agricoles permettent d’allier production agricole et production d’énergie verte.
Il s’agit donc d’un projet d’autoconsommation qui permet de consommer directement l’électricité solaire produite sur place. Ce faisant, cela permet une réduction sur les factures d’électricité tout en réduisant son empreinte carbone.
Un projet qui peut d’ailleurs améliorer l’image d’une entreprise, en démontrant son implication en faveur de la transition énergétique.
Un projet qui permet, qui plus est, d’améliorer l’image de marque d’une entreprise en démontrant son engagement environnemental.
Générer des sources de revenus complémentaires
Il est également possible de faire le choix de revendre la totalité ou le surplus de production d’électricité réalisée par les ombrières. Dans ce cas, l’électricité est vendue dans le cadre du dispositif de l’Obligation d’Achat d’énergie solaire (OA Solaire) à un fournisseur d’énergie à un tarif de rachat imposé par l’État.
Quelques inconvénients…
Les ombrières photovoltaïques impliquent quelques inconvénients qu’il est important de connaître :
- Le paramétrage du projet (type, dimensions, écartement, hauteur, orientation des panneaux solaires…) peut constituer un certain inconvénient puisqu’il doit à la fois favoriser le rendement photovoltaïque et les cultures.
Certains experts s’inquiètent d’ailleurs que l’un soit privilégié par rapport à l’autre, mais nous verrons cela un peu plus tard…
- Le prix, qui peut également être perçu comme un inconvénient, car il varie sensiblement selon les besoins de chaque installation agricole et des travaux à effectuer. Si ces derniers sont conséquents, le prix grimpe rapidement. Toutefois, nous allons le voir, les ombrières photovoltaïques sont éligibles à différentes aides de l’État.
Quel retour sur investissement ? On estime en moyenne qu’une ombrière photovoltaïque est rentabilisée entre 8 et 12 ans. Mais cela peut varier selon divers paramètres tels que :
- La qualité de l’installation;
- La puissance des panneaux solaires;
- Les travaux nécessaires.
Quelles sont les primes et subventions disponibles pour réaliser ce projet ?
L’installation d’ombrières photovoltaïques agricoles permet de bénéficier des mêmes aides que pour celle de panneaux solaires classiques, à condition, toujours, de faire appel à un professionnel certifié RGE. Particuliers ou entreprises, vous pouvez donc prétendre à :
- La prime à l’autoconsommation, dans le cas où vous prévoyez de consommer l’électricité que vous allez produire via les ombrières ;
- L’Obligation d’Achat EDF (ou EDF OA), nous en avons un peu parlé précédemment, avec l’EDF OA vous pouvez revendre tout ou partie de l’électricité produite à un tarif réglementé auprès d’EDF pendant 20 ans ;
- La TVA à taux réduit, qui s’adresse aux installations inférieures ou égales à 3 kWc, les concernés pourront alors bénéficier d’une TVA réduite à 10 % ;
- Les aides locales, qui varient selon le lieu où vous vous trouvez. Pour en savoir plus, il faut vous renseigner auprès de la mairie de votre commune, votre département ou région.
Ombrières agrivoltaïques : qu’en pensent les concernés en pratique ?
Disons qu’en pratique, l’agrivoltaïsme, ou concilier production agricole et production d’énergie renouvelable, est perçu au sein du secteur agricole comme une voie prometteuse.
Témoignages
Beaucoup d’agriculteurs sont favorables à l’agrivoltaïsme, comme Lionel Quay. Interrogé par Terre et Lac Solaire, l’agriculteur explique avoir investi dans une centrale solaire sur la toiture de son exploitation : « Cela me permet d’avoir un revenu complémentaire, sans travail supplémentaire (…) ».
Il existe toutefois une certaine méfiance des experts du secteur, notamment de la part de certains syndicats qui s’inquiètent que les terres « perdent leur vocation agricole », selon Nicolas Tonnet (chargé des thématiques Innovation et Énergie au sein des systèmes agricoles pour l'ADEME), interrogé par Marianne.
« Car il existe un risque, c’est que les agriculteurs se fassent démarcher par des sociétés et acceptent des projets qui ne répondent pas réellement à leurs besoins », explique-t-il au célèbre magazine.
Dans le même article, Daniel Bonnefond, Conseiller Agricole de profession et Maire de la Commune de la Tour-Blanche où a été construit un parc solaire agrivoltaïque, témoigne : « Les gens de nos villages sont assez pragmatiques pour comprendre qu'il vaut mieux mettre des panneaux solaires sur un terrain plutôt que faire pousser des maïs et d'y gaspiller toute son eau (…).
Mais il ne faut pas perdre de vue que la terre agricole est faite pour produire ce que les gens doivent manger », rappelle-t-il. « Si on ne raisonne qu'avec une calculatrice, les riches rouleront bientôt en voiture électrique et les pauvres ne pourront plus manger... Alors, prudence. Sur de mauvaises terres, pourquoi pas, mais pas à n'importe quel endroit ! »
En résumé
L’agrivoltaïsme est une jeune filière prometteuse, qui, pour être bénéfique aux sols agricoles et aux agriculteurs à long terme, nécessitera inévitablement la mise en place de certains « garde-fous » légaux afin de ne pas répondre qu’au seul engouement des énergéticiens et investisseurs.