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La vérité sur le bilan carbone d’une voiture électrique
La voiture électrique convainc de plus en plus de monde. Eh oui, elle représentait déjà environ 12 % des ventes de véhicules neufs en 2022. C’est un peu plus que la moyenne européenne. La France est donc sur la bonne voie pour remplir ses objectifs et arriver à 30% en 2027. Je vous le rappelle, l’objectif final est d’atteindre 100% de véhicules électriques en 2035. L’État a d’ailleurs dévoilé un nouveau bonus écologique super intéressant pour assurer sa réussite.
Malgré la bonne croissance de ses ventes, ce type de véhicule fait toujours polémique. Notamment lorsqu’on parle de son impact environnemental. Eh oui, beaucoup d’idées reçues circulent sur le sujet et il est parfois compliqué de démêler le vrai du faux.
Le plus important pour déterminer si une voiture électrique est écologique ou non, c’est de s’appuyer sur un outil de mesure fiable : le bilan carbone.
Bonne nouvelle, dans ce guide, je vous dis tout ce qu’il faut savoir sur ce sujet :
- Quel est le bilan carbone d’une voiture électrique
- Comment il est calculé
- Quelles voitures sont les plus ou moins écologiques d’un point de vue bilan carbone
- Comment réduire encore plus le bilan carbone de sa voiture électrique
Allez, sans plus attendre, je vous explique quel est le bilan carbone d’une voiture électrique.
Quel est le bilan carbone d’une voiture électrique ?
Avant de vous donner le bilan carbone de la voiture électrique, je dois d’abord vous expliquer de quoi il s’agit. Ça vous permettra de mieux comprendre.
Qu’est-ce qu’un bilan carbone ?
Le bilan carbone, c’est un outil développé par l’Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (ADEME). Il sert à comptabiliser les émissions de gaz à effet de serre d’une entreprise, d’une collectivité ou simplement d’un individu. Le dioxyde de carbone est inclus bien sûr, mais il y a également :
- Le méthane
- Le protoxyde d’azote
- L’hexafluorure de soufre
- Le trifluorure d’azote
- Les gaz fluorés
Pour simplifier le calcul et le résultat, ces 5 autres gaz sont convertis en tonne équivalent CO2 (t CO2e).
Le bilan carbone de l’ADEME utilise une méthodologie bien précise, accréditée et reconnue.
Mais aujourd’hui, on utilise souvent l’expression “bilan carbone”, au même titre que “l’empreinte carbone” pour désigner toutes les démarches d’évaluation carbone. Même celle n’utilisant pas la méthodologie de l’ADEME. C’est notamment le cas pour évaluer les émissions d’un produit ou d’une activité. Cela ne veut pas dire que ce n’est pas aussi véridique, mais simplement que ce n’est pas accrédité.
Maintenant que vous savez ce qu’est un bilan carbone, j’arrête de vous faire attendre. Voyons celui de la voiture électrique.
Bilan carbone d’une voiture électrique VS thermique
Le bilan carbone d’une voiture électrique est en moyenne de 12,6 t CO2e (tonnes équivalent CO2) en France.
Sans comparatif, cette valeur n’a que peu d’importance. Alors, pour vous dire, cet impact est 2 à 3 fois moins élevé que celui d’une voiture thermique. C’est vrai à une condition : que la capacité de la batterie du véhicule électrique soit de moins de 60 kWh.
Pour avoir une vision plus précise, je vous ai préparé un tableau comparatif des émissions de véhicules thermique et électrique :
C’est plutôt clair. La voiture électrique a un bilan carbone largement inférieur à celui d’une voiture thermique. Elle est donc forcément aussi plus écologique.
Savoir ça c’est bien, mais savoir l’expliquer c’est mieux. Justement, voyons comment est calculé ce bilan carbone.
Comment est calculé le bilan carbone d’une voiture électrique ?
Pour calculer le bilan carbone d’une voiture électrique, il faut prendre en compte tout son cycle de vie.
Production du véhicule et de la batterie
La première étape de la vie d’une voiture électrique est bien évidemment sa fabrication, mais pas seulement. Il faut aussi ajouter la fabrication de sa batterie.
Et malheureusement, c’est le point noir de la voiture électrique. Elle nécessite l’extraction de matériaux comme le lithium, le nickel, le manganèse et le cobalt. Ce ne sont pas des terres rares mais ils alourdissent fortement le bilan carbone de la voiture électrique.
À cause de la batterie donc, la production d’un véhicule électrique est environ 50% plus impactante qu’un véhicule thermique.
Globalement, on compte déjà 5 à 15 t de CO2e (selon les modèles) pour la fabrication du véhicule au complet.
Il ne faut pas oublier aussi le transport des matériaux et de la voiture qui fait augmenter ce bilan.
C’est cette étape qui fait dire aux détracteurs de la voiture électrique qu’elle pollue énormément, voire plus de le thermique. Mais ce n’est pas tout à fait vrai. Je vous explique pourquoi juste après. Là où ils pourraient avoir raison, c’est si la batterie est très imposante (pour un gros véhicule par exemple). Eh oui, plus la batterie est lourde, plus l’intérêt environnemental disparaît puisqu’il y a plus d’émissions liées à sa fabrication.
Utilisation de la voiture
Même si la production du véhicule électrique est la cause de beaucoup d'émissions, à l’utilisation il n’en est rien.
Eh oui, c’est là que la balance s’inverse. Ce type de voiture ne rejette aucun gaz à effet de serre lorsqu’on l’utilise.
Les seules émissions dues à son fonctionnement sont liées :
- au mode de production de l’électricité utilisée pour recharger la voiture. En France, l’énergie utilisée est à 90% le nucléaire, une énergie décarbonée. Ça veut dire qu’il n’y a que très peu, voir aucune émission due à ça.
- au poids de la batterie. Ici aussi, plus la batterie est lourde, plus le véhicule est lourd et donc plus la consommation est importante. Il faudra donc le recharger plus souvent et utiliser plus d’électricité.
Globalement, on estime en moyenne à 3 t CO2e les émissions liées à l’utilisation du véhicule électrique. C’est vraiment très faible.
C’est grâce à ça que le bilan carbone total de ce type de véhicule est minime par rapport au thermique. Le fait qu’elle n’émet presque aucun gaz à effet de serre à l’utilisation compense ceux émis lors de sa fabrication. Ce qui n’est pas le cas pour le thermique.
Fin de vie de la voiture
La dernière étape du cycle de vie d’un véhicule électrique est sa fin de vie.
La batterie d’un véhicule électrique peut tenir 10 à 15 ans pour une voiture faisant environ 20 000 km / an. C’est plus que la durée de vie moyenne de la voiture en tant que telle.
C’est pour ça que lorsqu’elle lâche, vous avez deux possibilités :
- Recycler la batterie. Les matières premières pourront être utilisées dans de nouvelles batteries.
- Reconditionner la batterie. Elle pourra alors faire office de batterie de stockage d’électricité.
Niveau environnement, c’est top. Le bilan carbone ne s’alourdit pas davantage.
Alors avec tout ça, même si l’impact de cette voiture n’est pas neutre, son bilan est tout à fait correct. Mais ce n’est pas le cas pour tous les modèles. Voyons tout de suite ceux qui consomment le plus et le moins.
Voitures électriques écologiques : Comparatif des empreintes carbone
Même si l’empreinte carbone moyenne de la voiture électrique tourne autour des 12,6 t CO2e, certaines consomment vraiment plus. Rassurez-vous, ça reste toujours minime par rapport aux véhicules thermiques.
Quelles sont les voitures les plus écologiques ?
Pour faire simple, je vous ai préparé un tableau qui compare le bilan carbone des voitures électriques les plus fréquentes.
Vous trouverez la plus écologique en haut et celle avec le plus d’émissions en bas du tableau.
Pour rappel, toutes les données sont en tonnes équivalent CO2.
Regardons de plus près les deux extrêmes.
Focus sur la Dacia Spring : La voiture la plus écologique
La Dacia Spring est une citadine électrique plutôt originale puisqu’elle ressemble beaucoup à un petit SUV.
Sa faible empreinte carbone s’explique par :
- La capacité de sa batterie. Elle est de 26,8 kWh, soit largement inférieur aux 60 kWh recommandés par l’ADEME.
- Le faible poids de la batterie, et donc de la voiture qui font respectivement 188 kg et 975 kg. L’impact carbone lié à la fabrication est donc aussi minimisé car la batterie est moins imposante.
D’ailleurs, Dacia s’engage à recycler ses batteries. Encore un bon point pour l’environnement.
Focus surl la Mercedes EQE 350+ : Le véhicule le moins écologique
La Mercedes EQE 350+ quant à elle est un plus gros modèle de véhicule électrique. En fait, elle se veut même être la concurrente directe de la Tesla Model S.
On peut voir qu’elle consomme légèrement plus que la Dacia Spring à l’utilisation mais ce n’est pas scandaleux.
Par contre ce qui l’est, c’est l’impact de sa fabrication. Les 17 t CO2e sont principalement dues à la capacité de la batterie qui est de 90 kwh. C’est largement trop par rapport à la limite des 60 kWh de l’ADEME qui garantissent l’intérêt écologique d’une voiture électrique.
En plus, avec une telle batterie, le véhicule pèse 2355 kg (contre 975 pour la Dacia). C’est aussi ce qui justifie l’impact énorme de la fabrication de la batterie qui a dû nécessiter plus de matériaux.
Pour simplifier tout ça, voici un tableau qui montre au bout de combien de kilomètres de tel véhicule électrique, rembourse sa dette carbone :
Vous savez maintenant pratiquement tout au sujet du bilan carbone des voitures électriques. Mais avant de vous quitter, laissez-moi vous donner 3 astuces pour le réduire encore plus.
Comment réduire l’empreinte carbone des véhicules électriques ?
Même si l’empreinte carbone d’une voiture électrique est assez faible, il est toujours possible de la minimiser :
- Choisir un véhicule léger avec une petite batterie (autant en capacité qu’en poids). Eh oui, comme je vous l’ai dit plus haut, le bilan carbone de ce type de voiture est proportionnel à son poids et donc à la capacité de la batterie.
- Recharger votre véhicule la nuit pour moins tirer sur le réseau et favoriser les énergies renouvelables. En plus de faire des économies, ça vous permettra de vous garantir une utilisation de votre véhicule zéro carbone.
- Recycler la batterie de votre véhicule lorsque votre véhicule est en fin de vie. C’est une bonne action car ça permet de créer de nouveaux moyens de stockage de l’énergie renouvelable. Croyez-moi ça participe grandement à l'accélération de la transition énergétique en créant.
En respectant ces trois critères, vous assurez à votre voiture électrique le bilan carbone le plus bas possible.
Il est maintenant l’heure de faire un récap’ de tout ce guide. Comme ça vous n’oublierez rien.
Bilan carbone voiture électrique : Ce qu’il faut retenir
Le véhicule électrique n’est donc pas neutre en carbone. Par contre, son bilan est de loin (jusqu’à 4 fois) inférieur à celui de la voiture thermique.
Plus précisément, il est en moyenne de 12,6 t CO2e :
- 5 à 15 tonnes sont liées à la fabrication du véhicule et de la batterie
- Minimum 2 tonnes sont liées à l'utilisation de la voiture (dues à la recharge principalement).
La voiture électrique avec l’impact le plus faible est la Dacia Spring : 10,2 t CO2e. Celle qui émet le plus de gaz à effet de serre est la Mercedes EQE 350+ : 21,4 t CO2e.
Vous pouvez faire baisser ses chiffres en optant pour :
- un véhicule léger avec une petite batterie (moins de 60 Wh)
- une recharge la nuit et de préférence réalisée à partir d’énergie renouvelable
- le recyclage de la batterie une fois le véhicule en fin de vie.
J’espère que ce guide aura répondu à toutes vos questions. Si vous en avez d’autres, je vous attends dans les commentaires.